“C’est en touchant le fond qu’j’ai redécouvert le ciel … Bienvenue dans mes abysses;” Scylla, Abysses
Me voilà dans la période de ma vie la plus étrange, celle où j’accepte de sombrer en ayant confiance, celle où j’accueille là déconstruction en ayant foi en la reconstruction à venir.
Aujourd’hui je suis en train de me noyer. J’accepte cet état, je ne lutte pas, je coule simplement et me laisse emporter. Je lâche prise et regarde mon monde et mes repères
s'éloigner de moi peu à peu. Je vois le monde au-dessus de moi devenir de plus en plus flou, de plus en plus lointain. Je sais que quand j’y reviendrai, rien ne sera plus jamais comme avant.
Je me laisse couler, mais je sais que le sol se fera sentir à un moment sous mes pieds. Ce sera alors ma prise d’appel pour remonter dans un élan à la surface. Je sais que ce fond est là, en dessous de moi, mais pas encore tangible. Je suis trop loin de la surface et encore trop loin du fond, Vient alors la sensation de n’être nulle part, de m’éteindre doucement.
La force aujourd’hui est en moi, nulle part ailleurs. Je n’ai pas le choix que de me faire confiance. Je n’ai pas le choix que de revenir en mon centre pour garder le peu de souffle qui me reste. Alors j’apaise comme je peux mes urgence, les unes après les autres.
J’écris ici et je voudrais faire un chouette texte sur l’instant présent, mais au final j’écris sur la noyade, peut-être allons nous y arriver.
La vie m’a fait travailler / comprendre cette notion d’instant présent pendant toute une année, je sais désormais que c’est une clé. Pourtant aujourd’hui, malgré mon Amour et ma Foi, l’instant présent est aussi ma plus grande source d’angoisse, je n’y vois aucune trêve pour respirer à nouveau… Les instants présents semblent défiler sans changer, je m’évade alors dans l’imagination d’un futur ou dans le souvenir de mon passé… Comment faire ?
J’allège mon mental :
Je décide de ne pas m’imposer une charge mentale plus grande que ce qu’elle n’est déjà. Je prends les étapes les unes après les autres.
J’accepte chaque petit pas dans les démarches et j’ai confiance en ma réactivité face à l’urgence.
Je priorise les actions et accepte de ne pas être dans le quantitatif des tâches accomplies.
J’essaie de ne pas nourrir trop d’attentes, mais j’accepte aussi que ce soit tout à fait humainement naturel d’avoir ces attentes quand j’expérimente la détresse.
J’allège mon coeur :
J’accueille mes émotions, les belles et les autres.
J’accepte leur présence, leur passage, je les couvre de compassion, je leur dis : “c’est ok, tu es là, alors exprimes toi, tu as ton rôle à jouer. Tu fais partie de mon présent, donc je t’honore en te laissant être”.
J’accepte mes impuissances, mes failles, ces moments où je ne suis pas la version lumineuse de moi-même.
J’accepte d’incarner pleinement ma dualité.
Aujourd’hui je sais que ma lumière et mon ombre sont essentielles, je comprends le pouvoir de chacune (même dans leurs extrêmes). Chaque instant s'enchaîne, sans que je m'effondre, parce que ces deux polarités coexistent et s’harmonisent au fil des besoins. Elles font toutes deux partie intégrante de mon être, je ne lutte plus, l’équilibre se fait …
Finalement, je crois que l’instant présent est l’acceptation de ce qui est, tout en ayant conscience de l’éphémérité de cet état. Ainsi, les instants défilent les uns après les autres.
Quand j’expérimente l’instant présent, la vie devient plus simple et les fardeaux moins lourds.
Vivre l’instant présent revient à donner la parole à chaque part de soi. Ainsi on évacue les choses au fur et à mesure, on évite alors le trop plein et l’explosion.
Aujourd’hui, en cet instant, je me noie … J’accueille la complexité de la situation, ici et maintenant … Et c’est déjà beaucoup !
A chaque instant présent qui passe, j’avance un peu plus vers le moment où je pourrai enfin toucher le fond. Je pousserai alors de toutes mes forces dans mes racines pour revenir à moi, à ma lumière, prête à reconstruire et à créer.
Luzaana